Une analyse de Sam Rainsy
Il y a une donnée dont on parle très peu dans le suivi et la gestion de la crise sanitaire actuelle: c’est le nombre et la situation des personnes guéries du COVID-19.
Tous les jours les autorités sanitaires nationales et internationales nous livrent leurs dernières statistiques sur les personnes contaminées par le coronavirus, les personnes hospitalisées, les patients admis en salle de réanimation et, au bout de la chaîne, les décès dus au COVID-19.
Guérisons durables
Aussi impressionnant que le nombre des personnes infectées, malades ou décédées est celui des personnes guéries. Ce nombre augmente aussi vite que tout le reste car le COVID-19 ne provoque, dans plus de 70% des cas, que des symptômes légers et passagers (cas pauci-symptomatiques) ou même pas de symptômes du tout (cas asymptomatiques), les personnes infectées se débarrassant spontanément du virus au bout de quelques semaines au maximum. Ceux qui tombent malades représentent moins de 30% des cas, dont la plupart finissent par se rétablir et on déplore finalement un taux de décès inférieur à 3%.
Après une période de doute et d’interrogations, on se rend compte maintenant que les guérisons sont durables (au moins pour 10 mois avec le recul dont nous disposons aujourd’hui) et que l’immunité acquise par l’organisme après une première lutte victorieuse contre le coronavirus nous protège d’une deuxième infection.
Peu de rechutes
En effet, sur plus de 40 millions de personnes considérées comme guéries du COVID-19 depuis le début de la pandémie (1), on n’a rapporté à ce jour que quelques dizaines de cas de "réinfection" entraînant une "rechute". Autant dire des exceptions qui confirment la règle de l’immunité s’appliquant à la plupart des maladies, y compris les maladies virales (2). Ainsi, des cas de "réinfection" signalés en Corée du Sud se sont avérés comme de fausses alertes dues à des erreurs de diagnostic (3).
Pour une meilleure gestion de la pandémie sur les plans sanitaire, économique et social, les autorités publiques devraient tirer les conséquences de la certitude croissante d’une immunité durable acquise par les personnes guéries du COVID-19.
On peut envisager de:
1- Définir un statut approprié pour ces personnes guéries.
2- Affiner et assouplir les règles de déconfinement en tenant compte du statut immunitaire des personnes guéries qui ne présentent pas de risque ni pour elles-mêmes ni pour les autres.
3- Moduler les prochaines campagnes de vaccination en tenant compte du statut immunitaire des personnes guéries.
4- En cas de doute sur l’efficacité des prochains vaccins, vérifier le statut immunitaire des personnes vaccinées pour le comparer avec celui des anciens malades au moyen d’un test sérologique attestant de la présence d’anticorps, sachant que les anticorps ne sont pas les seuls témoins ni les seuls garants de l’immunité. (4)
5- Relancer le projet d’un passeport immunitaire qui avait été mis en sourdine par les doutes – maintenant levés – sur la persistance des anticorps et la durée de l’immunité acquise par les anciens malades.
Sam Rainsy
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