ANTICORPS ET VARIANTS DU VIRUS
Les anticorps neutralisants sont-ils susceptibles de réduire l'immunité naturelle face aux variants du virus?
Résumé d'un article paru dans Futura Sciences, 4 avril 2021
“Covid-19 : les variants ne semblent pas échapper aux lymphocytes T cytotoxiques”
Les anticorps neutralisants ont un point faible : si leur cible (le virus) mute, ils peuvent perdre de leur efficacité. En effet, les variants du coronavirus, avec leur protéine S mutée, défient la vigilance de ces anticorps neutralisants.
Cependant l’immunité naturelle ne disparaît pas pour autant car elle ne se cantonne pas aux anticorps neutralisants. En effet, la défense immunitaire comporte deux volets. A côté du rôle de neutralisation de l’agent pathogène joué par les anticorps (immunité humorale) il existe une autre forme de protection immunitaire apportée par les lymphocytes TCD8+ , appelés aussi lymphocytes “tueurs” ou lymphocytes cytotoxiques dont l'un des rôles est de tuer les cellules infectées par le virus (immunité cellulaire) .
Les lymphocytes T sont des globules blancs dont la maturation a lieu dans le thymus, d’où la lettre T. Les TCD8+ sont spécialisés dans la cytolyse (destruction cellulaire progressives de cellules indésirables).
Les lymphocytes T reconnaissent les cellules infectées et vont les détruire pour empêcher la reproduction du virus.
Si les cellules infectées sont détruites avant que le virus ne s'étende au système respiratoire supérieur, cela va réduire l'intensité de la maladie. Les lymphocytes T vont aussi réduire la quantité du virus présent dans l'organisme, donc diminuer le risque de transmission à d'autres personnes .
Le fait important à souligner dans l’immunité naturelle est que les lymphocytes TCD8+ sont beaucoup moins sensibles aux mutations du virus. Alors que les anticorps ne sont capables de reconnaître que les protéines à la surface du virus (protéine Spike), les TCD8+ reconnaissent de nombreuses protéines, y compris celles à l'intérieur du virus, beaucoup moins susceptibles de muter.
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Résumé d'un article produit par l’INSERM “De mémoire de lymphocyte… C’est quoi être immunisé ?”
https://www.inserm.fr/information-en-sante/c-est-quoi/memoire-lymphocyte-c-est-quoi-etre-immunise
Lorsqu’un microbe pénètre pour la première fois dans notre corps, le système immunitaire active une première ligne de défense, "généraliste", qui fonctionne plus ou moins efficacement contre tout ennemi possiblement en présence. Cette première réponse – dite innée – laisse le temps à l’organisme de mettre en place une seconde ligne de défense, bien plus efficace car spécifique du pathogène à combattre : la réponse adaptative. Celle-ci s’appuie sur des globules blancs sélectionnés pour leur capacité à agir précisément contre le pathogène responsable de l’infection en cours. Il s’agit à la fois de lymphocytes B, capables de conduire à la production d’anticorps dirigés contre le microbe en question, et de lymphocytes T, qui vont notamment reconnaître et détruire les cellules qu’il a infectées.
À l’issue de l’infection, ces globules blancs disparaissent. Presque tous, mais pas tous : un groupe de lymphocytes B et T "mémoires" persistent dans l’organisme. En cas de nouvelle infection, ils seront immédiatement réactivés et conduiront à une réponse spécifique, rapide et efficace. Ces cellules mémoires nous permettent ainsi d’être immunisés contre de nombreuses maladies infectieuses que nous avons déjà contractées. Être immunisé contre une maladie, c’est posséder de telles cellules "mémoires".
(Fin)